Samedi 6 décembre, alors que la journée s'annoçait des plus clémentes, nous décidâmes, mon épouse et moi même qu'il était grand temps d'en terminer avec les achats de
Noël !
Nous arrivâmes donc tôt dans l'après midi sur le parking des Trams de Bordeaux, peu de voiture en ce début d'après midi hivernale. Nous prîmes, les enfants, mon épouse et moi même le tramway
bordelais et direction le centre ville.
Dès la descente du tram, nous fûmes happés par cette jungle urbaine et hostile. Mon épouse et moi même tout en tenant fermement nos filles par la main, nous remontâmes la rue Porte Dijeaux
direction la place Gambetta et son Virgile le Castor.
Tout en remontant cette rue envahie de mémères emperlousées, de jeunes couples amoureux, d'étudiants payés pour nous coller de force un prospectus, de clodos faisant la manche, de pétasses jeunes filles un peu trop modernes à mon goût pendues à leurs téléphones portables de crétins qui se sentent obligés de me bousculer, comme
s'il ne m'avait pas vu, c'est vrai qu'avec mon mètre quatre vingt quinze et mes cent trente kilos, je passe rapidement inaperçu !
Arrivé au milieu de la rue, j'ai eu une pensée émue pour les saumons qui remontent le courant tout en bravant les barrages, les torrents et les prédateurs.
Enfin, passant sous la porte Dijeaux, nous aperçûmes enfin le Saint Graal : La place Gambetta et surtout le VIRGIN MEGASTORE !
Nous pénétrons dans le saint lieu de la culture. Contrairement aux églises, ce genre de lieu est incroyablement surchauffé. Au bout de cinq minutes, tu crèves de chaud, donc tu quittes le blouson
qui va t'em... t'encombrer tout le temps de tes fouilles, car ce sont des fouilles qu'il faut entreprendre dans ce genre de magasin si tu ne lis pas le dernier Goncourt ou la dernière biographie
d'un guignol viré de la Star Ac' (Dans tous les cas, c'est une lecture qui va te gonfler, mais pas pour les mêmes raisons). Après , environs huit à dix tours d'étage, tu as finis par trouver 3
bouquins qui vont vont faire le bonheur de gens qui sont sur ta liste, en espérant qu'ils ne sont pas déjà propriètaire de ces magnifiques volumes.
Tu passes donc à l'étape N°2 :
- Retrouver ta femme et tes enfants qui sont allés à un autre étage faire d'autres fouilles. Au bout d'un quart d'heure de recherche, tu les trouves enfin, ça tombe bien, voilà trente minutes
qu'elles te cherchent. Coup de pot, elles ne se sont pas séparées pour agrandir le périmètre de recherche !
Maintenant, direction la caisse ! Quinze mètres de queue, mais avec mon oeil entraîné à survivre dans ce genre de situation, je repère la caisse qui ouvre, je me précipite en faisant des gestes
désespérés à mon épouse qui à une moins bonne vue que moi et surtout trente centimètres de moins...
Satisfait, d'avoir réussi là où les autres ont été moins vifs ou moins bien entraînés, nous trônons à la caisse tels les conquistadors au milieu des temples incas !
Le souci, c'est la grande prétresse de la caisse qui ne semble pas au point avec les rituels.
Ca prend un peu de temps, surtout au moment où elle a perdu la carte bleue de ma femme sous le mobilier et qu'il lui a fallu déménager la moité des étagères pour retrouver le précieux rectangle de
plastique !
Un sac plastique rempli de livres dans une main, un sac sur le dos, un blouson sous le bras et une de mes filles dans l'autre main nous regagnâmes la rue et son univers hostile.
Nous redescendîmes la rue Porte Dijeaux, et nous retrouvâmes la même faune, mais dans l'autre sens, comme si pour me faire chi... ils avaient tous décider de changer de direction et de remonter la
rue !
Arrivés au milieu du parcours, nous pénétrâmes dans le sanctuaire de la bourgeoisie bordelaise :
- Les Galeries Lafayette !
Même température que chez Virgile le Castor, t'es en sueur dès les premiers mêtres, il y a autant de monde, les allées sont plus étroites et tu as le sac plastique qui commence à te ruiner les
doigts ! Mais tu gardes le sourire, ton épouse espère trouver en ce lieu les cadeaux de Noël de ta belle mère et de ta belle soeur. Tu commences par te "bouffer le nez avec ta femme pour lui faire
entendre que le rayon "déco et linge de maison" est au quatrième étage. Avec mon mètre quatre vingt quinze et ma vue entraînée à la survie en milieu hostile et embougeoisé, je repère chaque
échappatoire à cent mètres.
Nous nous faufilâmes donc à travers les allées minuscules et les rombières jusqu'aux escalators, tout en veillant à rester groupé et à ne pas perdre notre progéniture qui commence à trouver l'après
midi longue.
Nous accédâmes, enfin, à l'étage espéré, nous repérâmes l'endroit ou se trouve le linge de lit et ma femme se lance à la recherche de deux taies d'oreiller rectangulaires au tons pastels pour faire
le cadeau de sa mère. Moi, pour mes géniteurs, c'est fait depuis Virgile.
Après dix minutes d'errance féminines, de ma femme et de ses filles, j'arrive à négocier une escapade au rayon matériel de cuisine, en prétextant une recherche de set de table pour la soeur de mon
aimée.
Je pars donc à l'autre bout de l'étage, mon blouson sous le bras, mon sac sur le dos et mon sac en plastique qui est en train de me niquer irrémédiablement les phalanges dans l'autre main.
Je prend mon temps, je furette dix minutes, tout en faisant attention à ne pas casser un objet présenté, ayant du mal à manoeuvrer avec mon barda !
Je reviens, tout guilleret, en espèrant quitter ce lieu au plus vite, les set de table y sont à chier !
Ma femme n'a toujours pas trouvé son bonheur, me demande qu'elle peut être la taille des oreillers de ma belle mère et voyant ma mine peu encline à la réponse me tance d'un :
-la prochaine fois, je prendrai une journée de congé pour faire mes achats, j'ai l'impression de faire ch.. tout le monde.
Et moi grand hypocrite : -
- Mais non, mon amour !
Si, si, je t'aime ma femme, mais une heure aux galeries Lafayette pour acheter deux taies d'oreillers à la con, je t'avoue que ça me fait un petit peu chier...
Les filles commencent à s'impatienter et à se rouler sur les lits. Je bourre mon blouson dans mon sac à dos et je rend mon sac en plastique dans mes bras, mes doigts étant prés à tomber.
J'essaie de prendre les choses en mains et j'essaie de donner quelques conseil à mon épouse sur le choix éventuels de taies d'oreiller pastel.
Réponse de l'interressée :
- Oui, je les ai vues (super, pensais je), mais elles sont unies et j'en veux pas (et merde, disais je) !
Enfin, tel un mirage dans le désert, elle ne fit plus sa militante socialiste et prit une décision et elle chopa deux articles dans un rayon.
Après un bref passage dans le rayon vaisselle pour confirmer que j'avais raison et que les set de tables des Galeries Lafayette sont à chier, nous nous rendîmes à la caisse. Encore cinq petites
minutes et nous voilà enfin partis vers ailleurs, mais sans les set de table...
Nous n'avions donc toujours pas les set de table, donc nous changeâmes de stratégie et décidâmes de nous rendre au BHV de Bègles afin de trouver le bonheur de ma belle soeur.
Nous reprîmes le tram et nous rejoignons le voiture.
J'ai enfin pu bourer dans le coffre de l'auto ce pu... de sac qui m'a niqué les doigts.
Nous traversâmes deux fois la Garonne, nous bouchonâmes un vingtaine de minutes avant d'atteindre le parking, nous prîmes un café et nous repartâmes, à pieds vers le BHV. Nous risquâmes de nous
faire écraser par un iconoclaste préssé d'aller chez CASTO, qui ouvrit sa vitre pour me lancer:
- je't'avais vu.
Heureusement, vu mes dimensions, je le gratifiais d'un élé gant :
-Ta gu..., conn...d. Je me suis trouvé très inspiré sur le moment...
Nous arrivâmes au BHV, nous errâmes une bonne heure à la recherche de l'introuvable, que nous ne trouvâmes point !
Bien décidé à ne pas en rester là, nous partîmes à l'assaut de Carrefour, sans plus de succés.
Il est vingt heures et nous n'avons toujours pas les set de table, pourquoi elles bouffent pas avec les doigts les belles soeurs ?!!!!!!!!!!!!!!
Nous terminâmes par la cafêt, haut lieu de la gastronomie béglaise...
Vive Noël !